Ce soir ce sera une « brève du temps », telle qu’elle m’est venue. Les mots tels qu’ils s’écrivent pour exprimer un ressenti, sans chercher la rime ni la raison.
Vous noterez qu’ils finissent toujours par s’orienter sur des alexandrins, mais que la contrainte de la forme les transforme alors, et leur enlève, tout du moins ce soir, sur ce cas-là, il me semble, un peu de leur saveur.
C’est une « brève du temps » car c’est le reflet d’un instant, mais aussi parce qu’elle nait d’une faille temporelle, vingt ans d’un coup, exactement, rien que ça !
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Si je te dis « je me souviens de tout », te moqueras-tu de moi ?
Toi, homme, que je ne connais pas.
Si je te conte les souvenirs flous du temps lointain, resteras-tu là ?
Voudras-tu savoir celle que tu ne connais pas ?
Peu m’importe, sais-tu !
Ces couleurs ravivées de vieilles images m’ont réchauffée.
Je ne cours pas après les temps perdus,
Mais aime parfois à me les rappeler.
Je joue à m’imaginer, au gré des indices,
Ce que tu as vécu, qui tu es devenu
Je m’amuse à te construire une vie moins lisse,
Retarde le moment de réalité nue.
Je reconnais des traces de qui tu étais,
Et rencontre en moi celles que tu as laissées.
Quel savoureux mélange de curiosité,
De nostalgie, que je t’invite à partager.
Une Plume – 28 Décembre 2015