Image courtesy of digitalart / FreeDigitalPhotos.net

Ecrire au kilomètre

Image courtesy of digitalart / FreeDigitalPhotos.net

Entendons-nous bien, mon « écrire au kilomètre » d’aujourd’hui n’a rien à voir avec le sens que certains donnent à cette expression : écrire n’importe quoi, sans inspiration, juste pour faire du remplissage. Non ! Loin de moi l’idée de vous inciter à (croire) remplir un potentiel objectif impliquant des séances fixes d’écriture par une telle pratique. Mon interprétation de cette expression est bien différente. Ce serait même tout le contraire ! C’est pour faciliter le travail de Mme Muse que je viens aujourd’hui vous donner ce conseil : écrivez au kilomètre.

Ce n’est pas juste « écrire en ne mettant un retour à la ligne que lorsque le paragraphe est terminé ». Non, écrire au kilomètre, selon moi, c’est oublier toutes les fioritures de la forme pour se concentrer sur le fond. C’est ouvrir son traitement de texte et y inscrire les mots qui nous viennent sans se préoccuper de la police de caractères, des retours à la ligne, des espacements entre les paragraphes, du style des titres de chapitres, du format de nos citations, de passer tel mot en gras ou en italique… C’est donc laisser de côté la mise en page tout simplement. Il sera toujours temps de s’occuper d’elle à la fin.

Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais quand l’inspiration me vient, si j’ai la chance que ce soit à un moment idoine où je peux jeter sur le papier le clavier les mots qui débordent, le fait de m’interrompre pour justifier mon paragraphe, formater une citation ou styliser un titre risque de mener directement à un tarissement du flot de mots et à la perte de l’idée qui avait jailli. Donc, écrivons au kilomètre, sans nous arrêter à savoir si c’est bien présenté. D’autant que par la suite on reviendra certainement sur notre manuscrit tapuscrit, changer des phrases, en ajouter, en éliminer, ce qui pourrait influencer la forme et nous contraindre à la revoir.

Alors gagnez du temps : écrivez le fond sous n’importe quelle forme et ensuite prenez le temps de le formater. Certains ignorent tout des possibilités des traitements de texte à ce sujet, et utilisent encore des retours à la ligne pour espacer leur lignes et paragraphes ou vont aller appliquer titre après titre un formatage tel que la mise en caractères gras ! Gagnez encore du temps : apprenez à utiliser les formats et les styles. Le temps passé à cet apprentissage sera amplement rentabilisé par l’économie faite sur le temps de formatage. Imaginez un texte que vous voudriez envoyer à des destinataires différents, disons des éditeurs, tiens, qui souhaiteraient un formatage spécifique : quel temps perdu de refaire le tout à la main quand vous pourriez rapidement, juste en mettant à jour trois ou quatre styles, avoir le format demandé ! Possible que je vous écrive à l’occasion un petit article à ce sujet, mais vous trouverez facilement dès aujourd’hui, dans l’aide de votre traitement de texte ou sur le web, des explications.

Attention, vous écrivez au kilomètre, vous avez le fond, c’est bien, mais insuffisant si vous omettez deux étapes importantes : la relecture (à ce sujet ne corrigez pas non plus les fautes d’orthographe en cours d’écriture, ça peut vous couper autant que de formater un mot) et le formatage. Écrire un article, une nouvelle, un livre implique toujours trois phases :

  • la rédaction du contenu
  • le formatage (structuration du contenu : titres, paragraphes, espacements, formatage des citations…)
  • la relecture (correction des fautes d’orthographe, de grammaire, de style…)

Aussi bon que soit le contenu, mal présenté, mal orthographié il ne passera pas ! Et je sais d’expérience que même après relecture il nous reste souvent une coquille, une faute, un détail qui pêche. Pas faute d’être perfectionniste pourtant ! Les lecteurs seront (du moins je l’espère) indulgents pour une ou deux coquilles ou un retour chariot oublié. Ils ne le seront pas du tout si les fautes et le formatage insuffisant compliquent leur lecture et leur font oublier le fond…

Écrire au kilomètre donc, puis formater et relire. Finalement on passe parfois plus de temps aux deux dernières étapes qu’à la première. Je comprends mieux pourquoi mon dernier article fut si chronophage et pourquoi j’ai du coup voulu faire court pour cette fois !!!

2 réflexions sur “Ecrire au kilomètre”

  1. ………. heu……………. est-ce qu’il y a des radars, des limitations de vitesse ? Sera-t-on sanctionné par la gendarmerie (tous les gendarmes rient dans la gendarmerie !) si l’on écrit après avoir bu ? Y a t-il une consommation moyenne de stylos voire même une écriture écologique ?……………… 😀

    1. Fort heureusement il n’y a de contrainte que celles que l’on se choisit, c’est une activité qui laisse grande part à notre liberté. Ça doit être pour ça que je l’aime tant !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut