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Comment commencer à écrire ? (1)

Vous avez dû constater, si vous passer encore par ici de temps en temps, que les articles se sont faits rares, apparaissant sporadiquement au gré d’une envie, d’une inspiration de l’une de nous couplée à l’emploi de plusieurs minutes pour venir écrire des mots.

Je ne saurais parler pour Une Voix, mais pour ma part l’envie est toujours là. L’envie de venir écrire des articles sur ces pages et celle, plus ancienne, plus ancrée, que je connais d’aussi loin que je m’en souvienne, d’écrire. Écrire tout court et écrire un livre, écrire un roman, écrire des biographies (et oui, pas que la mienne, celles de ceux qui voudraient bien se raconter aussi), écrire des pensées et écrire des poèmes, voire des chansons, des articles de journaux, des essais… Et vous avez-vous envie ?

Je ne saurais parler pour Une Voix, mais pour ma part il me semble que l’inspiration est là, elle aussi. Avec ses hauts et ses bas, avec ses incertitudes dans la durée entre le moment où on se lance à écrire et le moment où on aura fini d’écrire ce que l’on voulait écrire (qui peut s’être bien transformé pendant l’exercice !), mais elle est bien là. Les idées fourmillent, les mots se pressent dans mes pensées, désorganisés, fouillis, puis s’assemblent en un tout cohérent et une direction claire. Et vous savez-vous ce que vous avez envie d’écrire, là, maintenant ?

Je ne saurais parler pour Une Voix, ni pour vous, mais partons de ces deux préalables : vous avez envie d’écrire et vous avez une idée, même vague, de ce que vous voulez écrire. Gageons que de nos jours, et d’autant plus si vous êtes en mesure de me lire, vous avez aussi les moyens matériels d’écrire: un clavier, une unité centrale et un écran; du papier et un stylo; voire un dictaphone ! Bref, vous avez tout le nécessaire pour commencer à écrire. Et vous ne le faites pas. Comme Une Voix. Comme plein de personnes qui caressent cet élan sans jamais le concrétiser. Comme moi. Parce que oui, voilà, je ne le fais pas, ou si peu.

Je ne saurais parler pour Une Voix, ni pour vous, mais pour ma part j’ai déjà mis des années à franchir l’étape d’oser dire que je voulais écrire, d’oser prétendre à jouer dans cette cour. Cool, je l’ai dis, je l’affirme encore plus, rien qu’aujourd’hui, ici, dans cet article. OK. Mais ça ne me fait toujours pas écrire, ni mon roman, ni la moindre biographie, ni le recueil à demi commencé ou à demi achevé qui dort dans un placard. Alors j’en viens à me demander pourquoi je n’écris toujours pas, et plus utilement, comment me mettre à écrire ? Et allez savoir, peut-être que mes réponses à mes interrogations pourront vous servir, à vous !

Je ne saurais parler pour Une Voix, ni pour vous, mais pour ma part mon excuse favorite (et je parie que c’est aussi celle d’Une Voix, voire la vôtre) pour justifier que je n’ai toujours pas écrit est que : je n’ai pas le temps (là, vous voyez, vous aussi !). Excuse facile, légère, même gratifiante dans notre société où l’action est louée, où ces personnes affairées nous paraissent plus efficaces que celui qui a l’air d’avoir tout son temps. Parlons donc du temps. Le temps est le même pour Une Voix, pour vous et pour moi. Nous avons tous vingt-quatre heures dans notre journée, comme Stephen King, Jean d’Ormesson, Marc Levy, Marguerite Duras, Mathieu Rougeron, Robin Hobb, comme tout le monde. Le temps est fixe. La seule variable entre nous est le nombre de jours total que nous aurons passé dans notre manifestation physique sur cette terre. Et cette variable là, peu d’entre nous savent à l’avance quelle est sa valeur, nous l’ignorerons donc dans l’équation (ah ces séries de livres si agréables à lire et dont la fin voulue par l’auteur nous restera inconnue parce qu’il est parti avant d’achever son œuvre…).

Nous avons donc tous le même temps, ces mêmes heures qui s’offrent à nous, la variable n’est donc pas le temps, mais l’emploi du temps, au sens premier du terme : comment est-ce que vous, Une Voix et moi employons le temps que nous avons devant nous ? Une vieille publicité nous disait « la vie est une question de priorité ». C’est exactement de ça dont il est question. Vous n’avez pas le temps d’écrire, dites-vous ? Vous écrirez « plus tard », quand il y aura moins de boulot, quand la chambre sera refaite, quand les enfants seront grands, quand vous serez en congé maternité, quand vous aurez déménagé, quand les poules auront des dents, quand vous passerez à temps partiel, quand vous aurez les moyens d’avoir une femme de ménage, quand vous serez à la retraite, quand vous aurez rencontré l’âme sœur, quand vous aurez fini tel ou tel projet en cours, bref vous écrirez un jour, quand vous aurez plus de temps libre. Vous n’aurez jamais davantage de temps libre qu’aujourd’hui.

Je ne suis pas seule à le prétendre, je vous en ai déjà parlé dans l’article sur la persévérance. La maxime dit que la nature a horreur du vide. Disons que l’humain moderne dans notre société, celui qui est déjà trop actif, a cette horreur. Oui vous finirez le projet en cours, mais vous en aurez déjà un autre sur le feu. Gageons que si vous attendez simplement pour vous mettre à écrire d’avoir plus de temps libre, vous n’aurez jamais ce temps libre. Pour avoir le temps d’écrire il « suffit » de le décider. Décider d’avoir ce temps. Et c’est là que je vous invite à être créatif et à trouver des voies dans votre emploi du temps pour en employer à écrire. En fixant un créneau précis ou en profitant de moments particuliers, en revoyant votre emploi du temps obèse pour y identifier les activités chronophages qui sont moins prioritaires pour vous que l’écriture. En ne vous laissant plus happer par les sirènes des nouvelles technologies ou de la télé qui parfois vous entraînent dans des eaux où vous perdez de précieuses heures sans y prendre garde. En utilisant un dictaphone permettant de « prendre des notes » dans les bouchons tout en restant à votre volant. Trouvez vos solutions, mais n’attendez pas juste « d’avoir le temps un jour ».

Alors que cet article dormait encore à l’état de brouillon, presque fini, mais pas tout à fait car je n’avais pas eu le temps (!) de l’achever, j’ai pu parler de cette excuse du « je n’ai pas le temps » avec une écrivaine. Et alors que je battais ma coulpe de ces années à repousser le moment où j’écrirais faute de moments pris pour cela, elle m’a fait entrevoir que ce n’était pas nécessairement une « faute », mais bien que toutes ces années il y avait d’autres priorités plus urgentes dans ma vie que les mots qui, pourtant, souhaitaient sortir. Je me suis consacrée à mes enfants, mes couples, mes boulots, mes amis avant de me consacrer à mes livres, soit.

Tout ça pour dire que si vous souhaitez écrire et ne le faites pas parce que vous n’avez pas le temps, la première étape est de voir tout ce qui emploie votre temps et d’en déterminer la priorité. Soit les priorités font qu’effectivement, vous ne pouvez pas dégager de temps pour écrire et dans ce cas il n’y a plus qu’à attendre qu’un jour les priorités changent et à être satisfait de ce qui est, puisque ce que l’on vit est plus important que d’écrire. Soit vous trouverez ces créneaux, ces changements d’habitude, ces astuces qui vous permettront d’enfin écrire.

Aller, je cesse d’abuser de votre temps et je passerai à la deuxième excuse du « oui je veux écrire mais je ne le fais pas parce que… » une prochaine fois. Ça vous laisse le temps de revoir vos priorités !

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